Mecanisme de défence du pois chiche cotre l'orobanche :
Le pois chiche est un hôte pour l'orobanche crénelée (Orobanche crenata) qui subit de légers dommages avec le semis traditionnel
de printemps, mais la question se pose de savoir si la diffusion continue de la pratique du semis
d'hiver pourrait conduire à une recrudescence d'attaque d'orobanche sur le pois chiche. Afin de clarifier ces aspects
nous avons déterminé la disponibilité de la résistance du germoplasme du pois chiche à l'orobanche et l'influence de la date
de semis et des conditions climatiques sur l'installation et l'émergence de l'orobanche. Une expérience de tri au champ avec
le semis d'hiver a montré que l'infection par l'orobanche est faible dans le germoplasme du pois chiche. Elle était favorisée
par des dates de semis très précoces (Octobre-Novembre) et par un hiver doux et un automne et un printemps pluvieux. Néanmoins,
même dans les conditions les plus favorables aux attaques d'orobanche, la majorité des parcelles de pois chiche n'ont pas
ou très peu subi d'attaques, seulement quelques-unes ont permis l'établissement d'orobanche à un niveau marginal, étant gêné
et retardé comparativement au pois, témoin très sensible à ce type d'attaque.
Une culture très vulnérable à la concurrence des mauvaises herbes
Le semis du pois chiche en hiver coïncide avec la période pluvieuse où les mauvaises herbes sont très abondantes. Durant
cette période la croissance du pois chiche est relativement lente du fait que cette culture est très vulnérable à la concurrence
des mauvaises herbes. Si la perte de rendement du pois chiche de printemps ne dépasse pas les 30% en l'absence de désherbage,
dans le pois chiche d'hiver, les mauvaises herbes peuvent anéantir totalement la culture.
Attention aux espèces à feuilles larges, plus nombreuses et abondantes
Deux catégories de mauvaises herbes peuvent infester le pois chiche. Celles à feuilles larges appartenant à la classe
des dicotylédones et celles à feuilles étroites avec des nervures parallèles qui sont les graminées. Les principales espèces
graminées qui se trouvent dans la plupart des régions agricoles sont citées dans le tableau. Les espèces à feuilles larges
sont plus nombreuses, leur abondance relative varie d'une région à une autre. Dans les plaines de Chaouia et Abda, par exemple,
les espèces qui ont été plus fréquemment observées figurent dans le tableau. Leur caractéristique commune est la tolérance
au 2,4 D, l'herbicide le plus utilisé sur les céréales.
Réalisez un binage manuel ou mécanique
Le binage manuel ou mécanique par une bineuse généralement à traction animale est une pratique courante pour le désherbage
des légumineuses. Le pois chiche d'hiver nécessite deux binages manuels. Le premier doit être fait 4 à 5 semaines après la
levée et le deuxième 60 à 70 jours après la levée.
Dans le cas où l'on prévoit un binage mécanique avec une bineuse, celui-ci doit être obligatoirement précédé par un désherbage
manuel étant donné que ce type de binage est fait à un stade avancé de la culture afin d'éviter les dégâts mécaniques de la
culture.
On recommande l'utilisation de la bineuse à lame qui coupe les racines des mauvaises herbes sans retourner le sol. Le
binage avec cet outil peut se faire à partir de la quatrième semaine.
Désherbage chimique
L'infestation par les mauvaises herbes se présente le plus souvent comme une population variée d'espèces de graminées
et dicotylédones. Les herbicides testés sur le pois chiche et disponibles sur le marché sont uniquement des anti-graminées
non sélectifs ou à la fois des anti-graminées et anti-dicotylédones.
Herbicides anti-graminées non sélectifs en post-levée
La lutte contre les graminées dans le pois chiche offre la possibilité et l'avantage d'utilisation des herbicides non
sélectifs des graminées. Plusieurs matières actives sont disponibles au Maroc tels que: Fervinal (sétoxydime), fluazifob-p-butyl
(Flusilade super) et Cycloxydime (Focus ultra). Ces herbicides sont très efficaces contre toutes les espèces de graminées
ainsi que les repousses de blé et d'orge. Ils s'utilisent en post-levée et de ce fait permettent de juger de l'importance
de l'infestation et par la suite de l'intérêt d'un traitement.
Herbicides anti-graminées et anti-dicotylédones de pré-levée en plus d'un désherbage manuel
Ces herbicides ont la particularité d'éliminer sélectivement certaines espèces graminées et d'autres à larges feuilles.
Un herbicide appliqué à un pois chiche infesté par différentes espèces de mauvaises herbes risque de ne pas éliminer la totalité
des mauvaises herbes. Celles qui échappent, peuvent causer des pertes en rendement non négligeables. C'est le cas des herbicides
suivants: Maloran (chlorbromuron), Gesagard (prometryne), Tribunil (metabenzthiazuron), Bladex (cyanazine). Ces herbicides
peuvent être toutefois utilisés sur le pois chiche pour réduire l'infestation par les mauvaises herbes. Cependant, il faut
compléter par un désherbage manuel.
Les herbicides qui se sont montrés efficaces contre une gamme assez large d'espèces de mauvaises herbes sont l'Igrane
(terbutryne) à la dose de 4 à 6l/ha et le Gesatope (simazine) à la dose de 1.5 à 2l/ha. Ces deux herbicides s'appliquent juste
après le semis et avant la levée du pois chiche et des mauvaises herbes. Ce sont des herbicides de pré-levée. Les rendements
obtenus avec ces herbicides sont comparables à ceux des parcelles maintenues propres durant tout le cycle de la culture.
Maladies & Ravageurs :
Le mecanisme de defence contre les insectes et les revageurs :
Le pois chiche contient des substances anti nutritionnelles qui le protègent théoriquement des attaques des espèces d'insectes
granivores non spécialisées comme les charançons du genre Sitophilus.
Le pois chiche est une culture peu sensible aux maladies et aux
ravageurs. Elle produit une hormone insectifuge (répulsif) qui fait que la plante n'est pas attaquée par les Bruches par
exemple.
Les autres ravageurs les plus importants sont ceux qui s'attaquent aux grains au
semis, surtout des oiseaux, le Corbeau freux (Corvus frugigelus), la Corneille noire (Corvus corone) et le Pigeon ramier
(Columba palumbus). Ces mêmes oiseaux peuvent aussi attaquer les gousses.
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